POURSUIVIS ET SAUVÉS

ROUTE 01: Val d'Aran et Alta Ribargorça

Le Val d’Aran fut une des principales voies d’entrée de réfugiés aussi bien par le point douanier de Pònt de Rei que par les chemins de montagne venant des départements français de la Haute Garonne et de l’Ariège et qui arrivaient à  Es Bòrdes, Bossòst, Bausen, Les, Canejan ou Montgarri. Ils se dirigeaient ensuite vers le sud par le col de La Bonaigua ou parvenaient à pied à  l’Alta Ribagorça.


ITINÉRAIRE A:  Pònt de Rei – El Pont de Suert

Pònt de Rei

En suivant le chemin naturel de la route  Poursuivis et Sauvés, on commence l’étape à  Pònt de Rei. On arrive par le petit village français de Fos, une localité où le temps semble s’être arrêté depuis les 20 dernières années.  C’est là que se trouvent les nouvelles douanes entre la France et l’Espagne, juste à côté des anciennes.

A 1,4 Km de la douane se trouve la ligne frontière avec un espace de stationnement à gauche où l’on peut trouver le premier indicateur de la route Poursuivis et Sauvés. Juste à cet endroit la Garonne passe de la droite du chemin,  à gauche de celui-ci. C’était l’endroit où avait lieu le contrôle de documents des réfugiés qui prétendaient entrer illégalement en Espagne.  C’était aussi l’endroit où la police espagnole livrait, à la Gendarmerie française d’abord et plus tard à la police allemande, les évadés qui devaient être renvoyés en France selon l’accord conclus entre les autorités espagnoles et la France de Vichy.

Canéjan

En continuant par la route  N-230 on arrive au village de Pontau d’où l’on prend la déviation vers  Canéjan. La route qui va jusqu’au village est escarpée et étroite, il n’est pas possible de monter en autocar. Sur le chemin on peut rencontrer un troupeau de chèvres. Canéjan, de son côté, est une Ville Fleurie  (une association de villages qui prennent grand soin des plantes décoratives).

Une fois arrivé à  Canéjan on peut laisser la voiture sur une petite zone de stationnement à l’entrée. De là il est conseillé de continuer la promenade à pied à travers les rue empierrées. De l’observatoire on a des vues panoramiques sur l’Era Lana de Les et le massif de la Maladeta. Dans ce village de 45-50 habitants, on peut trouver 2 restaurants et des milliers de petits coins incroyables  à photographier. Près de ce villaje il y avait une fonderie de fer et c’est la raison pour laquelle Canejan a pu atteindre près de 500 habitants.

L’importance de Canéjan sur la route Poursuivis et Sauvés est dûe au fait que des centaines d’évadés arrivèrent là à travers divers chemins qui venaient du département de la Haute Garonne. Rien qu’en 1943, furent arrêtés par la Garde Civile environ 500 évadés parmi lesquels de nombreux juifs.

Autres lieux d’intérêt:

  • Église de Sant Sernilh: ce temple est passé par différentes réformes. D’après la tradition, Saint Sernilh fut l’un des premiers à prêcher le christianisme sur ces terres. On raconte que c’était un guérisseur doté de pouvoirs curatifs, qui se consacrait à faire le bien.
  • Brame des cerfs: L’époque du brame commence à la mi septiembre et finit à la mi octobre. Pendant cette période, les mâles se disputent les femelles et créent leur propres harems, en bramant constamment et en marquant le territoire par des sécrétions glandulaires et d’urine en grattant les troncs avec leur ramure.

Les

En revenant à la nationale N-230 on arrive à  Les, l’un des arrêts principaux de cet itinéraire. En effet, ce village fut l’épicentre de l’arrivée d’évadés juifs aussi bien pour ceux qui le faisaient par la douane de Pònt de Rei que pour ceux qui traversaient clandestinement par des cols de montagne proches du village (Còth de Fontfreda et la Passada de Tres Corets). A Les était situé le siège du commissariat de  police chargé du contrôle des passeports et des marchandises.  Les évadés recevaient l’aide et la solidarité des habitants du village qui les acueillirent chez eux tandis que d’autres furent autorisés à se loger à l’Hôtel Franco-Espagnol.  Actuellement cet hôtel n’est plus ouvert car il appartient à un particulier. Sa façade conserve malgré tout le panneau de l’hôtel. Il se situe à quelques 50 mètres de l’Office du Tourisme de Les, en direction vers la France. Du côté du couchant on peut observer le nom de l’hôtel et cela vaut la peine de passer quelques minutes devant le bâtiment assez fidèlement conservé pendant les 80 dernières années et de se souvenir de ces instsants tragiques.

Françoise Bielinsky

(Paquita Sitzer) naquit à París en 1937. Sa famílle, d’origine polonaise et juive fut obligée de fuir l’Allemagne face à la montée du nazisme dans ce pays. Pendant son séjour à Paris, son père fut arrêté et envoyé en camp de concentration d’où il put s’échapper quelques mois plus rard et se réfugia à  Pau (France) où il vécut à peu près 2 ans. En 1942, face à l’invasion nazie en France ils se virent obligés de traverser la frontière espagnole. Ils furent arrêtés à Les où, grâce aux habitants de cette localité, ils réussirent à fuir jusqu’à Barcelone et plus tard à Vigo, d’où ils   partirent vers le Vénézuela. ´

Ainsi donc, village de Les est un exemple des épisodes de solidarité collective les plus impressionnants. La situation d’isolement qui touche la vallée, plus spécialement pendant les mois d’hiver, empêchait la conduite rapide des détenus jusqu’à Lleida ce qui facilitait l’accueil des familles de réflugiés dans des maisons particulières et, dans certaines occasions on les protégeait face à l’intention de la police de les expulser vers la France, comme ce fut le cas de Paquita Sitzer.

Autres lieux d’intérêt:

  • Chapelle de Saint Blaise: Située près de l’ancienne résidence des barons de Les et sous l’ancien château féodal des XII-XVe siècles, il pourrait être question de l’abside d’une construction de plus grandes dimensions ou il s’agirait d’une chapelle inachevée ou démolie.
  • Esglise paroissiale de Saint Jean: temple de style baroque (XVIIe siècle). Son clocher cependant est de style roman malgré quelques restaurations postérieures. Elle est de plan quadrangulaire et d’un style semblable aux autres églises romanes de la vallée.
  • Place deth Haro: Place où a lieu le brûlage d’Eth Haro, un tronc ouvert avec des coins et qui est placé au milieu de la place. On le plante là pour la Saint Pierre, on lui pose une couronne de fleurs et l’année suivante on le brûle la Nuit de la Saint Jean.

Bossòst

En suivant la nationale N-230 on arrive à Bossòst, un village très commerçant avec des rues piétonnes empierrées. Dans cette localité, arrivèrent des évadés en provenance du Col du  Portilhon, du Col de la Baretja et de différentes routes venant de la ville française de Luchon. Il est conseillé de visiter l’Église romane et de profiter de son silence intérieur.

Autres liex d’intérêt:

  • Église romane de Sainte Marie de la Purification: L’unité stylistique du monument est de plan basilical. Les deux portails avec tympans, colonnes et chapiteaux décorés ainsi que l’imposante tour du clocher font de l’église un magnifique exemple du roman de l’Aran.
  • La légende des ermitages de Bossóst: Dans les environs de Bossòst on peut trouver 6 ermitages (anciennement 7). Selon la tradition ils avaient été construits pour préserver le village d’épidémies de choléra et de peste.

Col du Portilhon

A la sortie de Bossòst se trouve la déviation vers le Col du Portilhon. Ce sont près de 10 km de piste goudronnée entourée de bois, de petites cascades d’eau cristalline. Ce célèbre col de   montagne fait partie du Tour de France qui a lieu chaque année au mois de juillet. Pendant tout le trajet on peut jouir de merveilleuses vues des Pyrénées. À mi-chemin se trouve l’entrée de  l’Aran Park, où se trouvait autrefois la caserne des carabiniers (actuelle Garde Civile) et un hôtel à 3km du point le plus élevé du col du Portilhon, à la frontière avec la France. La caserne se divise en trois parties: les écuries, la zone réservée au corps de garde et la maison du commandant de la caserne.  C’est là qu’on interrogeait les détenus et qu’on prenait note de leur signalement. En 1943, au Col du Portilhon furent détenus plus de 600 évadés dont des juifs.

Es Bòrdes

L’arrêt suivant se trouve à Es Bòrdes. À cet endroit arrivèrent des réfugiés de divers itinéraires en provenance de la Haute Garonne par les cols de Benasc, de  Picada, Escaleta et Montjòia. Il s’agissait de chemins employés depuis des siècles pour communiquer la France avec l’Aran ainsi que par les contebandiers. En suivant l’étroite route on arrive à l’Artiga de Lin. Il y a dans ce village la chapelle de la Mair de Diu dera Artiga, où les réfugiés se cachaient pour éviter la  l’présense de la Garde Civile. D’après la légende cette vierge fut découverte par un  berger qui l’emporta au village mais le lendemain elle se trouvait à nouveau au même endroit de la montagne raison pour laquelle on décida de construire un ermitage là où elle revenait toujours. La configuration de l’ermitage est très curieuse car de la route on passe par le côté d’une façade mais on n’en voir nulle part le corps du bâtiment qui se trouve enterré plus bas .

Autres lieux d’intérêt:

  • Église d’Era Mair de Diu deth Roser: Elle est du XIXe siècle et on peut y voir une curieuse dalle où se trouve un chevalier en prière.
  • Cimetière d’Es Bòrdes: En sortant d’Es Bòrdes en direction à l’Artiga de Lin on trouve un cimetière chargé d’histoire car il y a une fosse commune avec 5  soldats républicains.
  • Ulhs deth Joeu: Point de naissance de la rivière connue comme  “Uelhs deth Joeu”. Ces eaux disparaissent au glacier d’Aneto et après avoir coulé souterrainement pendant 4 km, réapparaissent dans cette merveille de la nature.

 Vielha

En suivant l’itinéraire des réfugiés, on arrivait à Vielha, la capitale du Val d’Aran. C’est là que tous les détenus du val étaient emprisonnés dans la petitet prison du parti judiciaire. C’était un petit dépôt où l’on enfermait les prisonniers qui étaient mis à disposition du tribunal de première instance de cette localité et qui avait juridiction sur le Val d’Aran. Ces années-là elle fut adaptée à l’accueil des réfugiés de la Seconde Guerre Mondiale mais elle ne pouvait  en aucun cas faire face, de façon continuelle, au flux incessant de réfugiés qui y entraient. Elle était située au centre du village, dans un bâtiment propriété municipale juste en face de l’église paroissiale et on estime qu’elle avait une capacité de huit personnes. Le bâtiment fut détruit dans les années soixante pendant des réformes urbanistiques d’élargissemen de la Place de l’Église. Certains furent hébergés dans des établissements hôteliers tels que Internacional (il n’existe plus), la Fonda Serrano et l’Hotel Turru actuellemnt continuent d’offrir leurs services aux visiteurs de cette ville. A l’Hôpital de Vielha on soignait les lésions causées par des accidents de montagne ou par des gelures dûes au froid et à la neige. Actuellement, l’Hôpital de Vielha   continue, chaque année, et bien qu’il ait changé de place, de s’occuper de milliers de skieurs et randonneurs. L’ancien bâtiment se reconnaît facilement bien qu’il soit actuellement devenu une maison de retraite. Toujours dans cette ville, l‘arrêt suivant,  indispensable, est le Museu d’Aran. Ce musée dispose d’un petit espace d’exposition où l’on vous fait connaìtre le rôle du Val d’Aran pendant l’évasion des centaines de réfugiés juifs partant de la France en guerre vers la péninsule ibérique. On peut, en outre, voir dans ce musée, une petite synthèse de l’histoire de cette contrée depuis la formation des Pyrénées à nos jours.

Autres lieux d’intérêt:

  • Eglise de Saint Michel: On peut y voir le somptueux retable gothique et surtout la fascinante taille romane du Christ de Mijaran, oeuvre de l’atelier d’Erill, qui à l’origine, faisait partie d’une représentatioin monumentale de la Descente de la Croix. Ont aussi un grand intérêt, le portail et la tour du clocher.

Túnel de Vielha

En continuant la même route, N-230 et en laissant derrière soi le Val d’Aran, on prend la direction de l’Alta Ribagorça. Une fois passé le long tunnel, à gauche, se trouve l’indication. Il convient de mentionner la difficulté de l’ accès si l’on se dirige vers l’Aragon. Le totem est situé auprès d’une maisonnette en bois. Bien que le tunnel ait été inauguré en 1948, on pouvait communiquer par les  deux entrées dès 1941. C’est pour cette raison que quelques évadés réussirent à le traverser clandestinemenr avec l’aide des ouvriers des travaux. Bien que la route pour conduire les détenus à Lleida passe par le col de la Bonaigua, parfois la Garde Civile obligeait certains groupes á traverser le tunnel pour se rendre à Vilaller et de là,  à Lleida.

Senet

En suivant la nationale  N-230 il y a une déviation vers  Senet. Là-bas des groupes d’évadés arrivèrent après avoir fui, à pied du Val d’Aran par le col de Vielha. Senet de Barravés est une entité locale décentralisées de la municipalité de Vilaller. Elle se trouve à une altitude de 1.340 m, à gauche de la rivière Noguera Ribagorçana et à seulement quelques kilomètres de l’entrée sud du tunnel de Vielha. On y remarque le lac de barrage de Senet avec la Centrale de Moralets près du barrage.

Autres lieux d’intérêt:

  • Église de Sainte Cécile: L’église, romane, est entourée des croix du cimetière qui se trouve devant la porte d’entrée de celle-ci. Elle date des XIe-XIIe siècles et elle est dédiée à Sainte Cécile. Elle est d’une seule nef avec voûte en berceau et abside semi-circulaire, avec deux chapelles latérales et la sacristie ajoutées. L’abside, sans décoration, a une fenêtre axiale,  la seule originale du bâtiment. Le portail conserve deux chapiteaux et est protégé de la pluie par un porche. Le clocher, de base carrée et incorporé à l’église, conserve deux cloches du XIXe siècle.

Vilaller

En retournant à la route, on arrive à Vilaller. Dans cette localité d’environ 400 habitants, la Garde Civile concentrait quelques groupes de détenus après avoir traversé le tunnel de  Vielha. Ils étaient ensuite transférés à Tremp et à Lleida. C’était aussi un lieu d’accueil pour les évadés sauvés par des guides. Cette ville est la capitale  de la  Vallée de Barravés, qui veut dire “pays de roches”. Il y a, dans  cette municipalité de vieux quartiers médiévaux ceints de murailles. On peut encore y voir les restes de l’ancienne prison ( la plus ancienne de Lleida ( (XVIIe s.), où les détenus passaient du temps avant d’être envoyés à Lleida ou Tremp, La localité fait, en outre, partie de la route des Villes Fleuries et on peut y voir d’originales plantations dans ses rues.

Autres lieux d’intérêt:

  • Église de Saint Clément: Il s’agit d’un édifice baroque du XVIIIe siècle, à trois nefs et un grand clocher de corps octoganal.
  • Ville close médiévale: Elle se compose de vieux quartiers où l’on compte de nombreux éléments d’intérêt. Restes de murailles à arcades et tour médiévale, restes de la prison la plus ancienne de Lleida (XVIIe s.), une arche du vieux pont en pierre ( XVIIe s.)
  • Observatoire Juanjo Garra: il y a, de là, de très belles vues de la Vallée de Barravés. Cet observatoire est  dédié à l’alpiniste de Lleida, Juanjo Garra, mort en 2013 lors d’une expédition au Dhaulagiri (Népal).
  • Pont Gothique: Une partie d’un pont gothique du XVIIe s.,sur la Noguera Ribagorçana, qui fut détruit pendant l’inondation de 1963, se conserve encore.
  • Ancien moulin à farine: récemment restauré, il date des XVIe-XVIIe siècles

El Pont de Suert

Cet itinéraire s’achève à la capitale de l’Alta Ribagorça, El Pont de Suert. Les évadés détenus dans cette contrée et ceux qui étaient transférés du Val d’Aran étaient habituellement conduits à  Pont de Suert, d’où on les envoyait à  Lleida dans l’ autocar qui couvrait le trajet. Capitale de l’Alta Ribagorça elle est riche en patrimoine culturel, ethnologique et naturel. Située stratégiquement, elle facilite l’approche à des points de la géographie montagneuse catalane, aragonaise et française: la Vallée de Boí, la Vallée de Barravés, la Vallée de Llevata, la Vallée Fosca, le Val d’Aran, la Vallée de Bénasque et celle d’Isabena. L’industrie hydroélectrique a été depuis la moitié du XXe siècle, le facteur de développement économique de la Ribagorça ainsi que les centrales qui contribuent à l’augmentation de la population dans cette zone de montagne. L’ancienne prison d’El Pont de Suert était situéee à côté de la Vieille Église bien qu’on ne puisse actuellement en identifier la place.

Autres lieux d’intérêt:

  • L’Église Vieille et le Palais Abbatial: ce fut la paroisse de ce village jusqu’à ce que l’entreprise ENHER construise un nouveau temple en 1955, par suite de l’excessive croissance démographique que représentèrent les travaux hydroélectriques dans cette contrée et principalement à  Pont de Suert. Sous le patronage de l’Assomption de Marie, c’est un édifice baroque des XIIe et XIIIe siècles construit sur une église romane primitive du XIIIe siècle. C’est à l’époque du baroque qui’elle fut surchargée et qu’on y fit des moulures en plâtre et la voûte en berceau. Lors de la restauration on lui ôta la partie supérieure et on la laissa vide afin de voir comment étaient faites la voûte et la coupole.
  • Église de l’assomption: Elle fut commencée en 1952 en conséquence de la forte croissance démographique causée par l’arrivée de l’entreprise hydroélectrique ENHER. Le dévelopopement du projet architechtonique fut mené à bien par  Eduardo Torroja. L’ensemble du temple fut complété par un clocher de 16 mètres de hauteur.
  • Monastère de Lavaix: Le Monastère de Sainte Marie de Lavaix se trouve en un lieu habituellement annulé par les eaux du bassin d’Escales. Pour y parvenir il faut suivre la N-260, à environ trois kilomètres de Pont de Suert, jusqu’après le tunnel de   Les premières références historiques du Monastère de Sainte Marie de Lavaix remontent au Xe siècle avec la présense d’un monastère de l’orde des bénédictins. Il ne reste, à l’emplacement du Monastère, que des vestiges des murs de l’église.

ITINÉRAIRE B:    Vielha – Baquèira

Vielha

En suivant l’itinéraire des réfugiés, on arrive à Vielha, la capitale du Val d’Aran. C’est ici qu’étaient emprisonnés tous les détenus du  Val d’Aran à la petite prison du parti judiciare. C’était un petit dépôt où l’on enfermait les prisonniers qui étaient mis à diposition du tribunal de première instance de cette localité et qui avait juridiction sur le Val d’Aran. Ces années-là elle fut adaptée à l’accueil des réfugiés de la Seconde Guerre Mondiale mais elle ne pouvait  en aucun cas faire face, de façon continuelle, au flux incessant de réfugiés qui y entraient Elle était située au centre du village, dans un bâtiment propriété municipale juste en face de l’église paroissiale et on estime qu’elle avait une capacité de huit personnes. Le bâtiment fut détruit dans les années soixante pendant des réformes urbanistiques d’élargissement de la Place de l’Église Certains furent hébergés dans des établissements hôteliers tels que Internacional (il n’existe plus), la Fonda Serrano et l’Hotel Turru actuellemnt continuent d’offrir leurs services aux visiteurs de cette ville, A l’Hôpital de Vielha on soignait les lésions causées par des accidents de montagne ou par des gelures dûes au froid et à la neige. Actuellement, l’Hôpital de Vielha   continue, chaque année, et bien qu’il ait changé de place, de s’occuper de milliers de skieurs et randonneurs. L’ancien bâtiment se reconnaît facilement bien qu’il soit actuellement devenu une maison de retraite. Toujours dans cette ville, l‘arrêt suivant,  indispensable,  est le Museu d’Aran. Ce musée dispose d’un petit espace d’exposition où l’on vous fait connaìtre le rôle du Val d’Aran pendant l’évasion des centaines de réfugiés juifs partant de la France en guerre vers la péninsule ibérique. On peut en outre, voir dans ce musée, une petite synthèse de l’histoire de cette contrée depuis la formation des Pyrénées à nos jours.

Autres lieux d’intérêt:

  • Èglise  de Saint Michel: On peut y voir le somptueux  retable gothique et surtout la fascinante taille romane du Christ de Mijaran, oeuvre de l’atelier  d’Erill, qui à l’origine, faisait partie d’une représentatioin monumentale de la Descente de la Croix. Ont aussi un grand intérêt, le portail  et la tour du clocher.

Betren

Juste à la sortie  de Vielha en direction au Col de la Bonaigua commence le village de  Betren de 483 habitants. On peut trouver là de jolis coins à photographier. Betren a deux églises, l’Église de Saint Sernilh, un temple du XIIIe siècle  de transition du roman au gothique. Elle conserve les bases de ses murs périmétraux et la tour du clocher du XVIe siècle de plan carré. L’autre église se trouve à quelques mètres de Saint Sernilh, elle de style roman (XIIe s.) et elle est dédiée Saint Estève de Betren. Elle fait partie de la  Route du Roman du  Val d’Aran.

 Escunhau

Immédiatement après Betren se situe la localité  d’Escunhau. Là se trouve une autre église de transition du roman au gothique qui fait partie de la Route du Roman du  Val d’Aran, et dédiée à Saint Pèir. A sa  porte romane est placée la représentation du Christ crucifié du XIIe siècle. On y remarque le bénitier et les fonts baptismaux romans de l’église,elle est décorée de motifs végétaux et géométriques avec des représentations figuratives très symboliques.

 Casarilh

A quelques mètres d’Escunhaue se trouve la localité de Casarilh, un village  ayant des lotissements de résidences secondaires avec un recensement de 71 habitants. Dans cette localité se trouve l’Église romane de Saint Thomas avec des restaurations de la façade du XVIIIe s.

Garós

En revenant à la route dans le sens Baquèira on arrive à la charmante localité de Garós de 136 habitants, pleine de petits coins secrets qu’il vaut la peine de découvrir en se promenant. Ce village est traversé par le Chemin Royal (chemins transhumants) On remarque  l’Église romane de Sainte Julie avec des peintures très bien conservées et une taille de Christ. La porte forgée Renaissance est remarquable .C’est sans doute l’une des plus artistique du Val d’Aran. La légende dit que la tour de l’église abrita un squelette de 3 mètres de long d’un guerrier nommé Gegant Mandrónius qui se battit à  Betlán contre l’invasion romaine.

Arties

En continuant sur la même route, à environ 4 km, on arrive à  Arties, un village très touristique ayant un Parador de Tourisme, tous types d’hébergements et des restaurants de haut niveau. On peut y visiter l’Église de Saint Jean de style gothique réhabilitée avec un espace d’expositions temporaires du Val d’Aran (Vielha). On peut aussi visiter la maison seigneuriale de la famille de Gaspar de Portolà, découvreur et gouverneur de la Haute Californie. Aujourd’hui, devenu Parador de Tourisme, on en conserve la robuste tour du XVIe siècle et la chapelle du XVIIe siècle. On remarque l’Église de Sainte Marie d’Arties de style roman, qui fait partie de la Route du Roman dans le Val d’Aran. Ce fut le premier monument national (BCIN) dans le Val depuis  1978, la  Route Romane aranaise la plus complète, avec partie de l’un des deux anciens châteaux du village  (petite tour et murs récupérés il y a peu). À l’intérieur se trouve un ensemble de peintures murales Renaissance  (XVIe. S.) et des retables de style baroque.

Autres lieux d’intérêt:

  • Maison Gaspar de Portolà: maison provenant de la famille de Gaspar de Portolà,  découvreur et gouverneur de la Haute Californie.On peut voir la sculpture en bronze (1994) et la chapelle privée de la famille Portolà, dédiée à Saint Antoine de Padoue (1608). Dans le bar du Parador se trouve le célèbre tableau de don Gaspar de Portolà qui  donne son nom á l’endroit; c’est aussi l’entrée à l’ancienne tour de la Maison Seigneuriale  Portolà, du  XVe.s.

Salardú

À quelques kilomètres, en suivant la route, on arrive à Salardú. Dans cette localité on peut voir librement l’Église de Saint Antoine qui contient les meilleures peintures murales Renaissance de la vallée, conservées en très bon état. L’église, de transition du roman au gothique, conserve aussi la taille du Christ de Salardú, oeuvre maîtresse de l’imagerie romane du XIIe siècle.

Tredós

En revenant à l’itinéraire de Poursuivis et Sauvés, on arrive au village de Tredós. Dans cette petite localté aranaise se trouve l’église de Sainte Marie de  Cap d’Aran, de style roman qui fait partie de la Route du Roman du Val d’Aran. Elle est dotée d’une petite crypte et les fresques de ses murs se trouvent actuellement au  Metropolitan Museum de New York.

Baquèira

Avant la bifurcation de la route  B, on arrive à  Baquèira. Cette station de ski a été déclarée Centre d’Intérêt Touristique National et c’est sans doute la meilleure de toute l’Espagne. Elle dispose de 150 km skiables en montagnes qui dépassent les 2.500 m. On peut également y faire des routes de randonnées et de raquettes de neige car, du Pla de Beret, deuxième noyau important de la localité, différentes routes peuvent être faites.

Itinéraire B1:   Pla de Beret – Montgarri

Pla de Beret

Le Pla de Beret est un large plateau de montagne, à 1.860m,  auquel on accède par une piste goudronnée de six kilomètres de long et qui remonte en un zig-zag abrupt, le versant de la montagne.  De nombreuse légendes du  Pla de Beret situent là un lieu de rencontre de sorcières et d’envoûtements de la contrée à l’époque médiévale,  ou la légende des Trois Monnaies. Les sabbats de Pla de Beret étaient connus dans presque toutes les vallées des environs. La richesse de ses pâturages fut un attrait pour les populations bergères depuis la préhistoire. (II-I millénaire aC). La preuve en sont les nécropoles, les monolithes et autres monuments archéologiques que l’on peut y contempler. À  l’entrée, c’est la Pèira deth Uelh deth Garona, qui nous reçoit, un menhir néolithique anthropomorphe de 190m de hauteur. Il indique le lieu où naissent deux rivières: la Garonne, qui descend vers le nord-ouest par les versants du massif de Beret, et la Noguera Pallaresa, qui de l’Hont dera Noguereta s’achemine en direction sud-est vers le  Pallars Sobirà.

Montgarri

Cet itinéraire s’achève à Montgarri. Situé à 1.645 mètres d’altitude, isolé pendant une bonne partie de l’année, ce petit noyau, enclave d’un sanctuaire roman, disposait d’une petite auberge où les évadés se reposaient pour reprendre des forces après les longues journées de marche sous la neige, dans le froid et fuyant la persécussion des policiers allemands. L’accés se fait à partir de Beret à travers  6 Km de piste forestière non goudronnée. Le paysage autour de l’ancien sanctuaire est d’une beauté sans pareille, situé parmi des prés et des bois, proche de la tranquille rivière Noguera Pallaresa. Il y a deux refuges où l’on peut manger et dormir. Montgarri fut un endroit où arrivèrent de nombreuses expéditions de réfugiés juifs qui venaient de l’Ariège.  En 1944 différents groupes de jeunes sionistes qui avaient traversé par les environs du pic  Mont Valier s’y arrêtèrent.

Itinéraire B2:   Port de la Bonaigua

Col de la Bonaigua

Par le Col de la Bonaigua passait la seule route de sortie du  Val d’Aran vers le sud. Par cette voie les détenus étaient transférés à Lleida en faisant étape  à Sort.